Grade 12 HL

Jeudi 5 septembre 2019 (cours 1)

1/ Présentation du programme
2/ Révisions
Partage de la planète
Complétez la matrice d'activités en rapport avec les problèmes environnementaux

Matrice d'applis: partage de la planète



Devoirs: apprenez le vocabulaire en relation avec les problèmes environnementaux
Quizlet: les problèmes environnementaux

La couche d'ozone - The ozone layer
Les émissions des voitures/
les gaz d'échappement - car emissions
Les combustibles fossiles - Fossil fuels
La circulation - The traffic
Les usines - Factories
Une espèce - a species
La désertification - desertification
Survivre - to survive
en voie de disparition/
en voie d'extinction - endangered
Les gaz toxiques - harmful gases
Les déchets (m) - waste
l'écologie - ecology
un(e) écologiste - ecologist
écologique - ecological
S'engager - to become involved, active
agir - to act (not theatre), to take action
polluant(e)
non-polluant(e) - polluting
non polluting
l'écosystème - the ecosystem
la disparition - the disappearance
bruyant(e) - loud, noisy
les ordures (f) ménagères - the household trash, waste
le ramassage - the collection, removal
une déchetterie - a garbage collecting/treatment facility
une bouteille non-consignée - a non returnable bottle
biodégradable - biodegradable
brûler - to burn
la fumée - the smoke
inonder - to flood
une inondation - a flood
un conteneur à verre/papier - a container for recycling glass/paper
le compostage - composting
la collecte sélective - the sorted-out collection of recyclables
l'élimination - the elimination
le gaspillage - the waste
le charbon - the coal
le gaz - gas (not gasoline)
le pétrole - petroleum
l'essence - gasoline
le capteur solaire - the solar collector
émettre - to emit
un produit toxique - a toxic substance
nocif/ve - harmful
se dégrader - to become degraded
se détériorer - to deteriorate
la marée noire - the oil spill (litterally, a black tide)
l'engrais - the fertilizer
les égouts (m) - the sewer system
les eaux usées - the wastewater, sewage
retraiter - to reconvert
un désastre - a disaster
désastreux/euse - desastrous
imprévu(e) - unforeseen
le déboisement - the deforestation
déboiser - to deforest, clear trees
reboiser - to replant trees
un sinistre - a calamity, disaster
sinistré(e) - affected by a disaster
le glissement de terrain - a landslide
la pluie acide - acid rain
les gaz à effet de serre - green-house gases
faire du co-voiturage - to carpool
le réchauffement planétaire - global warming
la montée des niveaux de l'eau - rising water levels
l'eau de pluie/l'eau de source/l'eau minérale - rain water/spring water/mineral water
les panneaux solaires - solar panels
une éolienne - windmill (for energy)
énergie renouvelable - renewable energy

Jeudi 12 septembre 2019 (cours 2)

No et moi
1/ Extrait 1: 20 mn et à présenter
Feuille de travail pour vous aider à la présentation

EXTRAIT 1
Page19 
Depuis toute la vie je me suis toujours sentie en dehors, où que je sois, en dehors de
l’image, de la  conversation, en décalage, comme si j’étais seule à entendre des bruits
ou des paroles que les autres ne  perçoivent pas, et sourde aux mots qu’ils semblent
entendre, comme si j’étais hors du cadre, de l’autre côté d’une vitre immense et invisible.
Pourtant hier j’étais là, avec elle, on aurait pu j’en suis sûre dessiner un cercle autour
de nous, un cercle dont je n’étais pas exclue, un cercle qui nous enveloppait, et qui,
pour quelques minutes, nous protégeait du monde. Je ne pouvais pas rester, mon père
m’attendait, je ne savais pas comment lui dire au revoir, s’il fallait dire madame ou
mademoiselle, ou si je devais l’appeler No puisque je connaissais son prénom.
J’ai résolu le problème en lançant un au revoir tout court, je me suis dit qu’elle
n’était pas du genre à se formaliser sur la bonne éducation et
tous ces trucs de la vie en société qu’on doit respecter. Je me suis retournée pour lui
faire un petit signe de la main, elle est restée là, à me regarder partir, ça m’a fait de la
peine parce qu’il suffisait de voir son regard, comme il était vide, pour savoir qu’elle
n’avait personne pour l’attendre, pas de maison, pas d’ordinateur, et peut-être nulle
part où aller. Le soir au dîner j’ai demandé à ma mère comment de très jeunes filles
pouvaient être dans la rue, elle a soupiré et m’a répondu que la vie était ainsi : injuste.
Pour une fois je me suis contentée de ça, alors que les premières réponses sont souvent
des esquives, il y a longtemps que je le sais. J’ai revu la pâleur de son teint, ses yeux
agrandis par la maigreur, la couleur de ses
cheveux, son écharpe rose, sous l’empilement de ses trois blousons j’ai imaginé un secret,
un secret planté dans son coeur comme une épine, un secret qu’elle n’avait jamais dit à
personne. J’ai eu envie d’être près d’elle. Avec elle. Dans mon lit j’ai regretté de ne pas
lui avoir demandé son âge, ça me tracassait. Elle avait l’air si jeune.

364 mots

2/ Fiche pédagogique 1 - Je vous la donne sur papier.

Devoirs: vocabulaire 1 No et moi - que vous trouvez ici.


Jeudi 19 septembre 2019 (cours 3)

No et moi
1/ Extrait 2: 20 mn et à présenter

EXTRAIT 2


Page 21
Lucas s’est assis au dernier rang, à sa place. De la mienne je peux voir son profil,
son air de bagarre. Je peux voir sa chemise ouverte, son jean trop large, ses pieds
nus dans ses baskets. Il est renversé sur sa chaise, bras croisés, en position d’observation,
comme quelqu’un qui aurait atterri là par hasard, en raison d’une erreur d’aiguillage ou d’un
malentendu administratif. Posé au pied de sa table, son sac semble vide. Je l’observe à la
dérobée, je me souviens de lui, le jour de la rentrée. Je ne connaissais personne et j’avais peur.
Je m’étais installée dans le fond, Monsieur Marin distribuait les fiches, Lucas s’est tourné
vers moi, il m’a souri. Les fiches étaient vertes. Leur couleur change chaque année, mais
les cases sont toujours les mêmes, nom, prénom, profession des parents, et puis tout
un tas de trucs à remplir qui ne regardent personne. Comme Lucas n’avait pas de stylo,
je lui en ai prêté un, je lui ai tendu comme j’ai pu, de l’autre côté de l’allée centrale.
— Monsieur Muller, je vois que vous commencez l’année dans les meilleures dispositions.
Votre matériel est resté sur la plage ?
Lucas n’a pas répondu. Il a jeté un œil dans ma direction, j’avais peur pour lui.
Mais Monsieur Marin a commencé la distribution des emplois du temps.
Sur ma fiche je suis arrivée à la case « frères et sœurs », j’ai écrit zéro en toutes lettres.
Le fait d’exprimer l’absence de quantité par un nombre n’est pas une évidence en soi.
Je l’ai lu dans mon encyclopédie des Sciences. L’absence d’un objet ou d’un sujet
s’exprime mieux par la phrase « il n’y en a pas » (ou « plus »). Les nombres demeurent
une abstraction et le zéro ne dit ni l’absence ni le chagrin.

302 mots



2/ Traduction

Commentaire du livre en anglais

Jeudi 26 septembre 2019 (cours 4)

No et moi
1/ Extrait 3: 20 mn et à présenter

EXTRAIT 3
Page 47


Au bout de quelques jours, elles sont revenues à la maison. J’aimais bien changer Thaïs,
lui donner son bain, essayer de la consoler quand elle pleurait. Je me dépêchais de rentrer de
l’école pour les retrouver. Quand elle a commencé à boire au biberon, je m’installais sur le
canapé, un coussin calé sous le bras, pour lui donner celui du soir, il fallait faire attention aux
bulles d’air et à la vitesse de la tétine, je m’en souviens. Ces moments ne nous appartiennent
plus, ils sont enfermés dans une boîte, enfouis au fond d’un placard, hors de portée.
Ces moments sont figés comme sur une carte postale ou un calendrier, les couleurs finiront
peut-être par passer, déteindre, ils sont interdits dans la mémoire et dans les mots.
Un dimanche matin j’ai entendu le cri de maman, un cri que je n’oublierai jamais.
Encore aujourd’hui, quand je laisse mon esprit vagabonder, quand je ne surveille pas le chemin
de mes pensées, quand ça flotte dans ma tête parce que je m’ennuie, quand autour de moi le
silence se prolonge, le cri revient et me déchire le ventre.
J’ai couru dans la chambre, j’ai vu maman qui secouait Thaïs, en hurlant, je ne comprenais pas,
elle la serrait contre elle, la secouait de nouveau, l’embrassait, Thaïs avait les yeux fermés,
mon père était déjà au téléphone pour appeler le SAMU. Et puis maman s’est laissée glisser
sur la moquette, elle s’est recroquevillée sur le bébé, à genoux, elle pleurait en disant non non
non. 
Je me souviens qu’elle était seulement vêtue d’un soutien-gorge et d’une culotte, je me suis
dit ce n’est pas une tenue pour recevoir des gens, en même temps il me semblait que quelque
chose était en train de se passer, quelque chose d’irrémédiable, les médecins sont arrivés vite, i
ls ont examiné Thaïs et je sais que maman a vu dans leurs yeux que c’était fini. C’est à ce
moment-là que papa a pris conscience que j’étais là, il m’a emmenée à l’écart, son visage
était pâle et ses lèvres tremblaient. Il m’a serrée très fort dans ses bras, sans un mot.

353 mots

2/ Traduction à continuer


Jeudi 3 octobre 2019 - Pas cours (férié) <5>


Jeudi 10 octobre 2019 (cours cours 6)

No et moi

1/ Extrait 4: 20 mn et à présenter

EXTRAIT 4
Page 67 


Ce soir il est trop tard, il est trop tard pour tout, voilà ce que je pense, voilà ce
qui revient dans ma tête, il est trop tard pour elle, et moi je vais rentrer chez moi. 


À partir de quand il est trop tard ? Depuis quand il est trop tard ? Depuis le premier
jour où je l’ai vue, depuis six mois, deux ans, cinq ans ? Est-ce qu’on peut sortir de là ?
Comment peut-on se retrouver à dix-huit ans dehors, sans rien, sans personne ?
Sommes-nous de si petites choses, si infiniment petites, que le monde continue de tourner,
infiniment grand, et se fout pas mal de savoir où nous dormons ?
Voilà les questions auxquelles je prétendais répondre. Mon cahier est plein,
j’ai fait des recherches complémentaires sur Internet, j’ai regroupé des articles,
découvert des enquêtes, j’ai synthétisé des chiffres, des statistiques, des tendances,
mais rien de tout cela n’a de sens, rien de tout cela n’est compréhensible, même avec
le plus gros Q.I. du monde, je suis là, le cœur en miettes, sans voix, en face d’elle, je n’ai pas
de réponse, je suis là, paralysée, alors qu’il suffirait de la prendre par la main et de lui dire
viens chez moi. 
Je note deux ou trois trucs sur la dernière page, histoire de me donner une contenance.
Elle se tait, il est dix-huit heures. C’est peut-être la dernière fois, et il n’y a rien devant elle,
rien de plus, aucun projet, aucun chemin, aucune issue, elle ne sait même pas où elle va
dormir ce soir, je vois bien qu’elle y pense aussi, pourtant elle ne dit rien. Je finis par me lever. 
— Bon, ben, il faut que j’y aille. 
— OK. 
— Tu restes là ? 
— Ouais, je vais rester un peu. 
— Tu veux commander quelque chose d’autre ? 
— Non, ça va aller. 
— Tu... tu seras encore à la gare, de temps en temps ? 
— P’têt, je sais pas. 
— On peut se voir mardi, à la même heure ? Comme ça je te raconterai, pour mon exposé. 
— Ouais, si tu veux. 


348 mots

2/ Exercices interactifs



Jeudi 17 octobre 2019 (cours 7)


No et moi

1/ Extrait 5: 20 mn et à présenter


EXTRAIT 5
Page 92


Je voudrais lui dire que moi j’ai besoin d’elle, que je n’arrive plus à lire, ni à dormir,
qu’elle n’a pas le droit de me laisser comme ça, même si je sais que c’est le monde à
l’envers, de toute façon le monde tourne à l’envers, il n’y a qu’à regarder autour de soi,
je voudrais lui dire qu’elle me manque, même si c’est absurde, même si c’est elle qui
manque de tout, de tout ce qu’il faut pour vivre, mais moi aussi je suis toute seule et
je suis venue la chercher. Les premiers arrivés commencent à entrer dans le bâtiment,
la queue avance vite et je la suis. 


— Barre-toi, Lou, je te dis. Tu me fais chier. Tu n’as rien à faire là. C’est pas ta vie, ça,
tu comprends, c’est pas ta vie ! Elle a hurlé les derniers mots, avec une violence incroyable,
je recule sans cesser de la regarder, je finis par faire demi-tour, je m’éloigne,
quelques mètres plus loin je me retourne une dernière fois, je la vois entrer dans le bâtiment,
elle se retourne aussi, elle s’arrête, on dirait qu’elle pleure, elle ne bouge plus,
les autres la bousculent, la dépassent, j’entends quelqu’un l’engueuler, elle répond par
une injure, crache par terre, un homme la pousse, elle disparaît dans l’ombre d’un couloir. 


Je repars jusqu’à la station de métro, il suffit de suivre la ligne grise du trottoir,
je compte le nombre de poubelles de la ville de Paris, les vertes d’un côté et
les jaunes de l’autre, je crois qu’à ce moment-là je la déteste, elle et tous les
sans-abri de la terre, ils n’ont qu’à être plus sympathiques, moins sales, c’est bien fait
pour eux, ils n’ont qu’à faire des efforts pour se rendre aimables au lieu de picoler sur
les bancs et de cracher par terre. 


306


2/ Dicter ce texte:
Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grands ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies.
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde.
A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle.
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence.
No, privée d’amour, rebelle, sauvage.
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin.
No et moi, Delphine de Vigan



Jeudi 24 octobre 2019 (cours 8)

FILM 1 - Rebelles

No et moi

1/ Extrait 6: 20 mn et à présenter

EXTRAIT 6
Page 101


Elle raconte tête baissée, les mains entourant sa tasse, elle cherche la chaleur quitte
à se brûler les paumes. Elle dort dans un centre d’hébergement d’urgence du Val-de-Marne
où elle a été admise pour quatorze jours. À huit heures trente, chaque matin, elle est dehors.
Dehors pour toute une journée. Il faut tuer le temps. Marcher pour ne pas avoir froid.
Trouver un endroit abrité pour s’asseoir. Il faut traverser tout Paris pour un repas chaud.
Prendre un ticket. Attendre. Repartir. Demander de l’argent à la sortie d’un magasin ou
dans le métro. Quand elle a la force. La force de dire s’il vous plaît. Bientôt il faudra trouver
un autre lieu d’accueil. C’est sa vie. Aller de foyer en foyer. Tenir le plus longtemps possible.
Repousser les échéances. Trouver de quoi manger. Éviter de dormir dans la rue.
Chercher du travail, elle a essayé. Les fast-foods, les bars, les restaurants, les supermarchés.
Mais sans adresse ou avec celle d’un centre d’hébergement la réponse est toujours la même.
Contre ça, elle ne peut rien. Pas d’adresse, pas de boulot. Elle a abandonné.
Elle n’a jamais pensé que sa vie deviendrait si merdique, quand elle était petite elle voulait
être coiffeuse, faire des shampoings, des couleurs, et puis plus tard avoir un salon de coiffure.
Mais elle n’a pas appris, ni ça, ni autre chose, elle n’a rien appris. Elle dit je sais pas ce que
je vais faire, tu vois, je sais plus du tout. Elle se tait, pendant quelques minutes, le regard
dans le vague. Je donnerais tout, mes livres, mes encyclopédies, mes vêtements,
mon ordinateur, pour qu’elle ait une vraie vie, avec un lit, une maison et des parents
pour l’attendre. Je pense à l’égalité, à la fraternité, à tous ces trucs qu’on apprend à l
’école et qui n’existent pas. On ne devrait pas faire croire aux gens qu’ils peuvent être égaux
ni ici ni ailleurs.


318 mots






2/ Vidéo de Delphine de Vigan





Jeudi 7 novembre 2019 (cours 9)

Je vais bien ne t'en fais pas - Extrait 1


« Elle sonne. Au-dessus du bouton, sur un petit rectangle adhésif, on lit : « Paul et Irène Tellier et leurs enfants. » Irène ouvre la porte. Un tablier recouvre partiellement les fleurs de son chemisier ainsi que le tissu rose de sa jupe. Elle sourit doucement, dit à Claire d’entrer. « Ton père est dans le jardin. » Sur la table du salon, recouverte d’une toile cirée à motifs géométriques, Irène a posé la tente et le tapis de sol. Par la porte-fenêtre, Claire voit son père, de dos. Il arrose le jardin. Elle glisse en silence jusqu’à lui. Elle touche son épaule. Paul sursaute puis se retourne. C’est à peine si on perçoit le petit sourire qui se forme sur sa bouche. Ses baisers effleurent juste la peau de Claire. Bonjour, ma petite. Il tousse un peu, gêné.

On mange sur la terrasse. On ne sait jamais trop quoi dire. Le tout, c’est d’être là, ensemble. On se regarde, on se sourit avec pudeur. Claire pense qu’elle aime ses parents. Elle ne leur dit pas. De l’autre côté de la haie, des enfants se courent après en criant. On entend aussi des bribes de conversation. Ça parle politique. Et les impôts, et les étrangers, et ceci et cela… Moi, je ne suis pas raciste, mais quand même, Le Pen ne dit pas que des conneries…

« Claire aide Irène à débarrasser. Paul reste sur la terrasse. Il grille une cigarette. La nuit est douce. Sa tête est renversée en arrière et il ferme les yeux. Dans la cuisine, Irène tend une enveloppe à Claire. C’est Loïc, elle le sait. Elle reconnaît son écriture, et puis aussi le visage d’Irène à chaque fois qu’elle lui donne une de ses lettres. Loïc n’écrit qu’à Claire. C’est comme une provocation. Depuis son départ, pas une lettre à ses parents. Juste, deux, trois fois par mois, des cartes adressées à Claire. Quelques mots rapides : je pense à toi, je t’embrasse, je vais bien, ne t’en fais pas.

Questions possibles:
En quoi avons-nous besoin des autres pour «exister»?
Dans quelle mesure voit-on que le personnage principal est en quête de son identité?
Peux-tu dresser le portrait de Claire?
Que sait-on sur sa famille, son quotidien, son mal être?
Dans quelle mesure peut-on dire que le roman est un roman sur le manque?
Dans quelle mesure peut-on dire que le roman est un roman sur l'incompréhension?



2/  Gloria: tu présentes cette prezi
3/ Lena: tu fais un learning app avec ça


Jeudi 14 novembre 2019 
Pas cours - PTC

Jeudi 21 novembre 2019 (cours 10)

Je vais bien ne t'en fais pas - Extrait 2

« Claire ouvre. C’est une carte du Cotentin. Le tampon de la poste indique Portbail, 21 août 1998. Irène pleure doucement. Elle fait signe à Claire de cacher ça avant que son père n’arrive. C’est la première carte que Claire reçoit de Portbail. Son cœur bat vite. C’était inespéré. Loïc doit y être encore. Portbail c’est sûrement tout petit. Claire prend sa mère dans ses bras. Elle lui caresse les cheveux. C’est notre faute, dit Irène. Si seulement il laissait une adresse, quelque chose. On pourrait lui écrire, lui dire qu’on regrette. Ton père, ça le ronge, tu sais. »

« Dans la maison tout est si rangé. Depuis qu’elle est partie, à la suite de Loïc, tout semble figé. Rien n’a bougé. Comme si tout avait été laissé à l’abandon, mais sans la moindre poussière. Le temps arrêté. On n’entend pas un bruit. Paul somnole sur la terrasse. Irène recoud des boutons. Claire entre dans sa chambre. Pacha le chat dort sur l’édredon jaune. C’était une idée de Loïc, de l’appeler Pacha. Pacha a encore grossi. La chambre est très vide, très sobre. Un gros lit hérité des grands-parents, un bureau blanc, une petite commode où sont assises deux poupées en porcelaine. Claire n’a jamais passé beaucoup de temps dans sa chambre. Se contentait d’y dormir. Tout se vivait chez Loïc. Claire pousse la porte. Personne n’a osé toucher à quoi que ce soit. Il y a des livres partout. Sur la table de nuit, une petite pile, avec au-dessus un volume ouvert, retourné. Loïc est parti il y a deux ans. Il avait dix-huit ans, Claire en avait vingt. Mais Loïc a toujours été le grand frère. Il a même eu son bac avant elle. Il avait un an d’avance, Claire a redoublé deux fois« la quatrième et la seconde.


Sur la chaîne, une pile de disques. Les derniers qu’avait achetés Loïc : Miossec, Dominique A., Murat, Bashung et Björk, que Claire n’aimait pas trop. Les murs sont couverts de photos. On voit Belmondo avec Jean Seberg,  « Boris Vian, Patrick Modiano, Jacques Brel et Leonard Cohen. Son lit, un matelas à même le sol, avec des coussins coincés contre le mur. Sur le bureau en pin clair, des feuilles éparpillées, des notes. On peut les lire, mais on n’y trouvera rien qui explique la fuite. 





Extrait de: Olivier Adam. « Je vais bien, ne t'en fais pas. » Apple Books. 

Jeudi 28 novembre 2019 (cours 11)

Pas cours - j'étais avec l'architecte

Jeudi 5 décembre 2019 

Berlin

Jeudi 12 décembre 2019 (cours 12)

Je vais bien ne t'en fais pas - Extrait 3

« Claire longe la forêt. Il est dix-huit heures trente. Loïc doit être rentré, alors elle se hâte.

Irène ouvre la porte. Ses yeux sont rouges. On voit bien qu’elle fait semblant de ne pas avoir pleuré. Paul regarde la télévision dans le fauteuil usé. Il se retourne à peine. Bonjour, ma fille, ça va ? Claire pose son sac. Elle a chaud, elle ôte son pull. Son tee-shirt remonte un peu et on voit son ventre.

— Ton frère est parti.
— Parti où ?
— On ne sait pas.
— Comment ça, on ne sait pas ?
— Non. Il est parti comme ça. Ça fait cinq jours, on ne l’a pas revu. Il a juste dit qu’il partait. Qu’il ne reviendrait pas.

Irène pleure.
Paul disparaît dans l’escalier. »
« — Mais qu’est-ce qui s’est passé ? demande Claire.
— Ton père et ton frère se sont disputés. Ton frère est parti. C’est complètement con cette histoire. Ton père a dit des choses qu’il ne pensait pas. Il regrette. C’est juste qu’il a été un peu surpris. Il n’a pas su comment réagir. Tu comprends ? Ne t’en fais pas. Loïc va revenir. Il a dit qu’il ne voulait plus jamais nous voir, mais c’est sur le coup de l’énervement. Et puis il ne pourra pas se passer de toi longtemps.

Claire s’effondre.

Claire et sa mère restent longtemps comme ça enlacées, à pleurer, fronts collés. Là-haut, dans sa chambre, Paul mord l’intérieur de ses joues. Il va aux toilettes. Il vomit.

La nuit tombe très lentement. Paul a rejoint Claire et Irène dans le salon. Ils se suivent. Quand l’un d’entre eux se déplace, les autres emboîtent le pas. Ils se retrouvent dans la chambre de Claire. Elle est montée en pleurant. Elle a dit je veux être seule. C’était pendant le repas. Elle a à peine touché à son poisson. Elle a bu une dizaine de verres d’eau. Elle avait la gorge sèche, la sensation d’étouffer. Elle s’est levée. Paul et Irène se sont regardés, chacun à son bout de table.



Jeudi 9 janvier 2020 (cours 15)
- Questions 1 sur le livre No et moi ici


- C0 - SDF - document ici

Jeudi 16 janvier 2020 (cours 16)

Je vais bien ne t'en fais pas - Extrait 4

« Claire a beaucoup maigri. Elle ne parle presque plus. Elle reste toute la journée enfermée dans sa chambre. Le front collé à sa fenêtre, elle guette. Irène l’appelle pour dîner. En descendant l’escalier elle est prise d’un léger vertige. Mais ce n’est rien. Ça passe. Personne ne dit rien. Paul regarde dans son assiette. Il ne peut soutenir le regard de sa fille. « Mange au moins de la salade. » Claire avale doucement. Elle se force. Elle boit un verre d’eau.

— Je remonte dans ma chambre.
— Mais tu n’as rien mangé.
— J’ai pas faim.
— Prends au moins une pomme !
— J’ai pas faim j’te dis.
— Claire, il faut que tu manges. Tu vas être malade.
— Et alors, j’m’en branle.
— Claire, tu parles pas comme ça à ta mère. Tu  »


« Tu restes à table et tu finis ton repas.

Claire se lève. Elle ferme la porte de la cuisine derrière elle. On entend son pas dans les escaliers.

De sa chambre Claire écoute le silence du repas qui s’achève, puis les bruits de vaisselle, l’eau qui coule, la poubelle que l’on sort, que l’on traîne sur le trottoir. Un peu plus tard, elle sort. Elle entend le son du téléviseur. Elle va jusqu’à la salle de bains, se penche sur la cuvette et enfonce deux doigts dans sa bouche. C’est acide. Sa gorge brûle. De la bile et du vinaigre. De la laitue en boule, vert sombre. Elle descend à la cuisine, boire quelque chose de sucré. Elle glisse sa tête dans l’entrebâillement de la porte. Ses parents sont enlacés. Ils pleurent en silence. Irène répète doucement : ce n’est pas ta faute, ce n’est pas ta faute. Claire rejoint ses parents, elle colle son visage aux leurs. Elle répète, ce n’est pas votre faute, je vous aime, il reviendra… »


Jeudi 23 janvier 2020 (cours 17)

Mock - Oral - No et moi

Parfois, je la laisse là, devant une chope vide, je me lève, je me rassois, je m’attarde, je cherche quelque chose qui pourrait la réconforter, je ne trouve pas de mots, je n’arrive pas à partir, elle baisse les yeux, elle ne dit rien.
Et notre silence est chargé de toute l’impuissance du monde, notre silence est comme un retour à l’origine des choses, à leur vérité. 

J’avais cru comprendre qu’elle espérait quelque chose, en échange. La première fois, quand je lui ai tendu le paquet que j’avais préparé, elle est devenue blême, d’un seul coup, elle a dit qu’est-ce que tu crois ? J’ai voulu lui donner mon bonnet, mon parapluie, mon baladeur MP3 et même de l’argent. Elle a refusé. La seule chose qu’elle accepte c’est que je paye ce qu’elle boit. Depuis une semaine ou deux, je lui donne le compte exact la fois d’avant, pour qu’elle puisse m’attendre au café. Il faut dire qu’il commence à faire froid. Les deux fois elle a dépensé les sous avant de venir, mais maintenant le serveur nous connaît, il la laisse s’asseoir et commander. J’ai dit à mes parents que je préparais un exposé avec Léa Germain et que j’allais chez elle pour travailler. Ils sont contents que je me sois fait une amie, ils trouvent ça positif. Comme j’ai dilapidé tout l’argent que ma grand-mère m’avait donné pour mon anniversaire (prévu initialement pour m’acheter l’Encyclopedia Universalis en Cd-rom) j’invente des sorties au cinéma avec des élèves de la classe – huit euros à chaque fois – quand je rentre je raconte des scènes, avec beaucoup de détails inventés, parce que de toute façon mes parents ne vont jamais au cinéma, et puis je donne mon opinion sur le film, je pioche dans 20 minutes ou À Nous Paris, les journaux gratuits qu’on trouve dans le métro, je brode et j’ajoute ma petite touche personnelle. Nous nous retrouvons directement au café. La gare devient dangereuse pour No, elle ne peut pas rester plusieurs jours de suite au même endroit. Cela fait partie de sa vie. Se poser. Repartir. Éviter les risques. Dans la rue il y a des règles, et des dangers. Mieux vaut ne pas se faire remarquer. Baisser les yeux. Se fondre dans le décor. Ne pas empiéter sur le territoire du voisin. Éviter les regards.
Dehors, elle n’est rien d’autre qu’une proie. »

Extrait de: de Vigan,Delphine. « No et moi. » Apple Books.


Questions 2 sur le livre No et moi ici


Jeudi 30 janvier 2020 (cours 15)


Mock - Oral - Je vais bien ne t'en fais pas

Claire regarde son père qui dort. Il a un peu vieilli, ces temps-ci. Mais le sommeil glisse à son front un air de repos, une petite jeunesse, un apaisement. Claire éteint la télévision. Dans le débarras elle cherche une vieille couverture. Celle que lui avait faite sa grand-mère. Avec des gros carrés multicolores collés les uns aux autres. Le dimanche, immobile sur le canapé, tout entière recouverte, elle faisait semblant de dormir. Par les petits trous venait la lumière des films du dimanche soir. Claire pose doucement la couverture sur son père. Il pousse un léger grognement. Plutôt un soupir.

Elle regagne la chambre de Loïc. Elle se glisse sous sa couette. Elle se sent mieux, comme protégée. Elle pense que demain, peut-être, elle l’apercevra. Elle a un peu peur. Elle n’a rien dit à ses parents. Tu pars où alors ? Dans la Creuse, a dit Claire, j’ai des amis qui sont en vacances là-bas. C’est faux, évidemment. De toute façon, Claire n’a pas d’amis à proprement parler. Ses amis, c’étaient ceux de Loïc. Elle ne les voit plus, depuis qu’il est parti. Ils ne se sont jamais beaucoup intéressés à elle, ou seulement lorsque, complètement bourrés, ils se glissaient dans son lit. »

Irène est toujours un peu émue quand Claire repart. « On n’a eu le temps de parler de rien. » Claire promet à ses parents qu’à son retour, elle viendra passer ses trois jours de vacances restants à D. Irène est impatiente. Paul ne dit rien, il embrasse sa fille.

Claire a pris des cassettes, cachées dans un coin de la chambre de Loïc. Des groupes des années quatre-vingt, la Mano Negra, les Négresses vertes, les Clash, les Smiths… Elle roule trop vite. Dans une station-service, Claire consulte un guide Michelin. Elle repère un camping pas trop loin de Portbail. Il n’y en a pas à moins de cinq kilomètres. Elle choisit Les Bosquets, à Barneville-Carteret. Elle pense bien à aller à l’hôtel, mais sept nuits, ce sera trop cher. Plus les kilomètres défilent, plus son cœur bat vite, et plus elle trouve ça absurde, insensé. Elle sait bien qu’elle ne le croisera pas. Et puis, s’il avait voulu la revoir, il serait venu à elle. Il aurait suffi de laisser un rendez-vous dans une des cartes, à l’abri du regard des parents. Ou alors de glisser une annonce dans Libé… Claire roule quand même. C’est le matin et la lumière est très nette. Elle ne pense à rien.

Extrait de: Olivier Adam. « Je vais bien, ne t'en fais pas. » Apple Books.  »


Dictée sur le livre Je vais bien ne t'en fais pas ici



Mercredi 5 février 2020 - ORAUX


Jeudi 13 février 2020 (cours 16)

Past paper 2 - CE + CO (Nov17)
Documents CE
CO ici

Jeudi 20 février 2020 (cours 17)

Exercices 
--> Lexique ici
Latitudes 2
Notez le vocabulaire sur votre carnet
(verbes, substantifs, adverbes, pronoms, etc)

--> Expressions idiomatiques
Exercices ici

--> Conjonctions 
Exercice 1 ici
Exercice 2 ici
Exercice 3 ici
Exercice 4 ici
Exercice 5 ici

--> Grammaire

Les pronoms



Les pronoms objet direct et objet indirect
Les pronoms réfléchis




Les pronoms toniques



Les pronoms adverbiaux




Les pronoms compléments

Vue d'ensemble




Jeudi 5 mars 2020 (cours 18)

Past paper 2 - CE + CO (Nov16)
Documents CE ici
CO ici

Jeudi 12 mars 2020 (cours 19)

CO - Specimen papers HL - Vous les trouvez ici


Jeudi 19 mars 2020 (cours 20)

1/ 9.55 - Je vous appelle
2/ SEULES - Past paper 2 - CE (Nov15)
Documents CE ici

3/ 11.15 - Je vous rappelle et nous les corrigeons ensemble

Jeudi 26 mars 2020 (cours 21)

1/ 9.55 - Je vous appelle
2/ SEULES - Past paper 2 - CE (Nov14)
Documents CE ici

3/ 11.15 - Je vous rappelle et nous les corrigeons ensemble

Jeudi 2 avril (cours 22)
Dernier cours

1/ 9.55 - Je vous appelle



2/ Compréhension orale (2 exercices)
CO - ici
CO ici

3/ 11.15 - Je vous rappelle et nous les corrigeons ensemble


Jeudi 9 avril (cours 23)

1/ Les pronoms

Pronoms

2/ -Zéro faute - Quiz

Quiz - Expressions idiomatiques 

- Mots de la même famille ici

3/ Interrogation


Poser des questions

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